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ON RENCONTRE… le docteur Gaudichard, fan de grottes

Au pied de l’église, à côté du monument aux morts de la Grande guerre, une autre stèle attire l’attention : celle du médecin Edmond Gaudichard. Dans les années 1930, ce Tourangeau d’origine tombe amoureux des grottes troglodytiques qui dominent l’église. Il se met en tête d’aménager ces « boves » qui ont été creusées à la préhistoire par l’homme de Neandertal. Le docteur les rachète pour une bouchée de pain.

A l’époque, la vigne périclite depuis plusieurs années, les paysans se débarrassent de leurs terres. Fasciné par les lieux, le docteur décide d’entreprendre des travaux. Le tout forme un ensemble architectural détonant, fait de boyaux, de pigeonniers et de vastes salles aménagées. L’une d’elle deviendra même sa résidence secondaire !

Pour le plus grand plaisir de son fils… mais au grand dam de son épouse. Très vite, le village troglodytique fait sensation et les touristes affluent pour visiter ce lieu insolite. Dans la foulée, le docteur décide de construire un mini-funiculaire pour éviter aux touristes de monter les 245 marches que compte l’escalier. Mais l’aventure prend un tournant tragique lorsqu’un passager décède. Les visites des grottes, s’arrêtent à partir de 1939, elles ne reprendront jamais, même après la guerre.

On découvre… La raison de sa construction

Pendant longtemps, le village d’Haute-Isle a été rattaché à la paroisse de Chérence, commune voisine. Mais l’église est difficile d’accès. En 1670, le seigneur Nicolas Dongois, neveu du poète Nicolas Boileau, demande, sous la pression des habitants, le droit de bâtir une église à Haute-Isle. « On raconte que c’est parce que les villageois en avaient marre de devoir traîner les corps de leurs défunts le long de la cote pour les inhumer à Chérence, qu’ils ont demandé à avoir leur église et leur propre cimetière ! », raconte Alain Errard, premier adjoint au maire et habitant d’Haute-Isle depuis son enfance. La requête est acceptée. Et c’est Nicolas Boileau qui finance entièrement les travaux. Les hommes du village se lancent alors dans la construction de l’édifice, en creusant le flanc de falaise de leurs mains, comme le firent avant eux les hommes de Néandertal. L’ensemble des pierres excavées serviront à construire le cimetière qui se trouve juste au pied de l’église.

Parution LE PARISIEN du 30 Aout 2019 – Photographe Arnaud Dumontier – Article écrit par Olivia VILLAMY